Mardi soir, devant un bon millier de ses partisans, élus et militants, l’ancien Premier ministre s’est mis en scène seul face aux Français. Aucune prise de parole introductive et un discours rythmé par l’emploi du « je ». Qu’on se le dise, c’est désormais Fillon contre le reste du monde. Lui dira la vérité quand d’autres promettront monts et merveilles. Et cette méthode peut-elle fonctionner? « On vous dira ‘non’ et moi je dis ‘oui' », a-t-il lancé.
Ce meeting est donc le lancement d’un tour de France, où le député de Paris va prendre le temps d’entendre tous les Français, les entrepreneurs, les agriculteurs, les ouvriers, les syndicalistes, les intellectuels, les fonctionnaires, les abstentionnistes,… Fidèle à sa nature, il a décidé de prendre le temps. « Voilà ce qui m’a plu, s’enthousiasme Laurent Wauquiez. Il n’est pas là pour se lancer dans une course d’obstacles, où il faudra décrocher mandat après mandat. Pendant 4 ans, il ne va en briguer aucun. »
Sans le dire clairement, François Fillon a effectivement semblé se concentrer sur la primaire de 2016 et sur rien d’autre. Côté Paris, il a répété qu’il n’était pas candidat et a fait applaudir Nathalie Koscisuko-Morizet, ainsi un peu moins non-alignée et un peu plus filloniste. Pour la nouvelle élection à la présidence de l’UMP, prévue en septembre prochain, c’est plus flou. « On ne doit pas monter dans tous les trains qui partent », a-t-il assuré après avoir remis en cause le fonctionnement des partis politiques: « L’UMP est loin d’être la maison des Français qui se pressent dans le RER de 18h. » Alors, faut-il abandonner la présidence ou la briguer pour tout changer? La question reste sans réponse.
Une autre reste en suspens: « Mes amis, serai-je prêt le moment venu? », a demandé Fillon en clôture de son discours d’une heure. Sur les idées, certainement. Lui qui avait fait le choix de parler aux Français pendant la campagne interne à l’UMP n’a plus qu’à les décliner, ce qu’il n’a d’ailleurs pas manqué de faire mardi soir (retraite à 65 ans, 39 heures de travail par semaine, fusion région-département,…).